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Nuit de la Solidarité : troisième édition à Quimper le jeudi 12 septembre

Nuit de la Solidarité : troisième édition à Quimper le jeudi 12 septembre

Nuit de la Solidarité : troisième édition à Quimper le jeudi 12 septembre Nuit de la Solidarité
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Le 03/09/2024 • Mis à jour le 03/09/2024 | 17h01

Début 2021, Quimper Bretagne Occidentale s’est engagée dans la mise en oeuvre de « Logement d’abord », plan national pour l’accès au logement et la lutte contre le sans-abrisme, mis en place par l’Etat.
C’est dans ce cadre que l’Agglomération et le CCAS organisent le jeudi 12 septembre la troisième édition de la Nuit de la Solidarité sur le territoire de Quimper.

La volonté de mener des actions de lutte contre l’exclusion au plus près des besoins des personnes sans domicile stable nécessite de disposer de connaissances locales fines et actualisées du public, de leurs besoins et attentes.

L’organisation de la Nuit de la Solidarité s’inscrit dans le contexte du mal logement et consiste à recenser les personnes sans-abri sur un territoire. Cette opération est coordonnée par la DIHAL (Direction Interministérielle à l’Hébergement et à l’accès au Logement), qui suit la mise en oeuvre du projet à l’échelle nationale. Le CCAS, en tant qu’opérateur, est en charge de la mise en oeuvre opérationnelle de l’évènement.

Retour sur les deux premières éditions de la Nuit de la solidarité

Les premières éditions de la Nuit de la Solidarité se sont tenues le 20 janvier 2022 et le 26 janvier 2023. Il s’agissait d’une première sur le territoire de Quimper. L’objectif était de décompter les personnes sans abri en allant à leur rencontre, et de mieux connaitre les populations concernées et leurs besoins.
Les données sociodémographiques récoltées ont permis d’alimenter un diagnostic partagé pour mieux identifier les besoins du territoire et ainsi permettre d’adapter les politiques publiques de lutte contre le sans-abrisme. La démarche de comptage s’est faite à travers la passation d’un questionnaire anonyme et confidentiel, qui a été support à l’échange. Il s’agissait de recueillir un certain nombre d’informations de la population concernée.
Ces opérations ont été réalisées avec le soutien de volontaires : bénévoles issus d’associations d’entraides, professionnels du secteur social, élus.

Edition 2022 :

Le territoire avait été découpé en plusieurs secteurs. Le périmètre retenu était le centre-ville élargi avec la création de 8 parcours entre trois et quatre kms qui prenaient en compte les lieux potentiels où sont identifiés des personnes sans-abris. Ils ont été définis avec l’aide des associations de maraude qui ont partagé leur connaissance/expérience du terrain.

16 questionnaires ont été retournés, ce qui correspond à 16 personnes rencontrées (2 femmes, 13 hommes, 1 non-réponse). Sur cette base, 6 personnes n’avaient pas de solution d’hébergement pour la nuit du 20 janvier 2022 (gare, rue, voiture, squat, soit 43%) : principalement des hommes dont l’âge se situe entre 40 et 54 ans, de nationalité française.

Concernant la mobilisation bénévole (bénévoles issus d’associations d’entraides, professionnels du secteur social, élus), 34 personnes ont participé : 15 femmes et 18 hommes, d’une moyenne d’âge située entre 55 et 69 ans (dont 16 professionnels du secteur social et 15 bénévoles au sein d’associations d’entraides du territoire de Quimper ce qui a permis de créer une dynamique d’équipe mixte.)

Edition 2023

11 périmètres ont été parcourus, dont 5 à pied et 6 à vélo, entre l’après-midi et le soir. Le travail de délimitation géographique des différents secteurs avait été co-construit avec l’ensemble des acteurs travaillant auprès des personnes sans domicile, en particulier les associations assurant les maraudes, la Croix Rouge et le Secours Catholique. Certains secteurs ont été traversés de jour et de nuit pour avoir une visibilité sur ces deux temps de la journée, et mettre en perspective la réalité du territoire.
23 personnes ont été rencontrées, dont 11 personnes hébergées le soir de l’opération, et 12 personnes sans-abris ont indiqué vivre à la rue, dans un squat, en voiture ou en caravane ou bien gare. Il y a une surreprésentation des hommes : plus du ¾ des personnes enquêtées, 83 % des sans-abris. Les personnes rencontrées ont indiqué avoir des contacts fréquents avec le 115 et une maraude.

Concernant la mobilisation, 44 personnes, 21 femmes et 23 hommes, ont participé, d’une moyenne d’âge située entre 55 et 69 ans. L’appel à volontaire à générer la mobilisation de professionnels du secteur social, bénévole, des professionnel(le)s bailleurs, et des élus.

Zoom sur la troisième édition

Le jeudi 12 septembre se tiendra la troisième édition de la Nuit de la solidarité à Quimper.
Objectif : continuer à mieux connaître les situations et les besoins des personnes sans logement.

L’organisation reste identique à celle de 2023 et deux temps sont prévus : en après-midi et en soirée. Le temps de l’après-midi permet de pouvoir se rendre dans des zones non éclairées la nuit (bois, parcs…) et d’aller à la rencontre des personnes sans-abris sur leur lieu de présence en journée.
11 parcours ont été définis et seront réalisés à pied et à vélo (mis à disposition par la QUB). Le périmètre permet d’avoir une importante couverture de la ville et d’obtenir une visibilité précise de chaque secteur.

Des professionnels du secteur social, des élus de la Ville et de l’Agglomération, ainsi que des bénévoles issus des associations d’entraides quadrilleront le périmètre. Ils iront à la rencontre des personnes sans abri, munis d’un questionnaire afin d’échanger avec elles, en garantissant l’anonymat de leurs réponses.

Cette année, l'opération à Quimper ne se déroule pas en même temps que la date nationale du 25 janvier 2024, à septembre. Le but est d'obtenir un aperçu à une autre saison de la réalité de la vie à la rue, du nombre de personnes sans abri, et ainsi d’identifier leurs besoins.


Logement d’abord : Quimper Bretagne Occidentale poursuit ses actions

En 2017, le gouvernement a lancé son plan quinquennal (2018-2022) pour le Logement d’abord et la lutte contre le sans-abrisme, à travers une réforme de l’accès au logement pour les personnes sans domicile. 23 premiers territoires avaient alors été sélectionnés pour intégrer le plan.

En 2021, un second appel à manifestation d’intérêt (AMI) était lancé auprès des collectivités territoriales, afin de sélectionner de nouveaux territoires de mise en oeuvre accélérée du plan Logement d’abord. Quimper Bretagne Occidentale, en tant que « chef de file » sur son territoire d’intervention, avait déposé un dossier de candidature. 23 nouveaux territoires avaient alors été retenus dont l’Agglomération, sélectionnée pour la qualité du projet de territoire présenté.

L’Agglomération s’est ainsi engagée aux côtés de l’État dans la mise en oeuvre d’un programme d’actions afin de permettre aux personnes vulnérables, en situation de rue, hébergées ou en risque de rupture de domicile d’accéder, durablement à un logement.

Une convention pluriannuelle d’objectifs a été signée avec le préfet le 28 juin 2021. Une enveloppe globale de près de 490 000 € a été attribuée à Quimper Bretagne Occidentale pour mener à bien les actions définies dans la lutte contre le sans-abrisme pour les deux années de mise en oeuvre.

Le plan d’actions, co-construit et mis en oeuvre sur le territoire, associe l’ensemble des partenaires suivants : le CCAS de Quimper, le SIAO (Service Intégré d'Accueil et d'Orientation du Finistère), l’Agence Régionale de Santé, le Département du Finistère, la Fondation Abbé Pierre, la Fondation Massé Trévidy, Habitat et Humanisme, Etap’ Habitat, les bailleurs sociaux du territoire, Soliha AIS, la mission locale du Pays de Cornouaille, l’ADIL du Finistère.

Quimper Bretagne Occidentale : une candidature concertée, partenariale et des actions déjà engagées

Le sans-abrisme, la précarité sociale et la difficulté de nombreuses personnes à se loger ne sont pas des problématiques nouvelles. Soutenus par l’Etat et les collectivités locales, de nombreux acteurs agissent sur le territoire de Quimper Bretagne Occidentale.

Les travaux menés jusqu’à ce jour par l’Agglomération, dans le cadre de la conférence intercommunale du logement (CIL) et notamment la mise en place de la Commission Partenariale de Cornouaille pour l’Hébergement et le Logement, ont permis de mettre en évidence plusieurs indicateurs de précarisation de la population et les difficultés rencontrées pour l’accès au logement sur son territoire. Il apparaissait donc opportun pour Quimper Bretagne Occidentale, au titre de sa compétence en matière de politique locale de l’habitat, de répondre à l’appel à manifestation d’intérêt pour renforcer la mise en oeuvre du plan Logement d’abord.

Quimper Bretagne Occidentale a travaillé conjointement avec les services de l’Etat (DDETS, ARS) et les partenaires locaux de l’habitat et du logement (associations d’action sociale et médico-sociales, associations bénévoles, maraudes, etc.) pour proposer et structurer les actions à mettre en oeuvre et mieux cibler les personnes sans domicile au sens de l’INSEE, ainsi que les personnes en difficulté d’accès ou de maintien dans le logement, démarche essentielle dans la lutte contre l’exclusion et la réduction de la précarité.

Partant de ce constat, la ministre déléguée en charge du logement et le délégué interministériel de l’habitat et du logement (DIHAL), en charge de la lutte contre la pauvreté et le sans-abrisme, avaient décidé d’attribuer à la communauté d’agglomération Quimper Bretagne Occidentale une enveloppe de 253 000 euros pour la première année dans le cadre de son engagement (2023).
Pour la seconde année, une enveloppe de 236 583€ a été attribuée, complétée par le solde de l’année 1 de 107 082€, reporté afin d’étendre les actions jusqu’en mars 2024.
Une enveloppe de 177 168€ a également été attribuée jusque fin décembre 2024 pour le maintien du poste de coordinatrice AMI Logement d’abord et ceux de l’équipe mobile.

Les actions déjà mises en oeuvre afin de déployer la politique du Logement d’abord sont nombreuses : production de logements très sociaux (financés en PLAI-A), lutte contre l’habitat indigne, renforcement de la prévention des expulsions locatives, développement de l’intermédiation locative, conventionnements ANAH.

L’enveloppe dédiée spécifique a permis de développer de nouvelles actions :

  • La consolidation de la Commission Partenariale de Cornouaille pour l’Hébergement et le Logement,
  • La création de l’équipe mobile Logement d’Abord,
  • La recherche de bâti ou non bâti rapidement mobilisable à moindre coût,
  • L’organisation de la Nuit de la Solidarité,
  • La mise en place d’une formation spécifique axée sur la lutte contre la pauvreté et le sans-abrisme,
  • L’organisation du colloque sur le Logement d’abord.
  • Regards croisés sur le Logement d’abord

La consolidation de la Commission Partenariale de Cornouaille pour l’Hébergement et le Logement (CPCHL)

Cette instance partenariale, pilotée par Quimper Bretagne Occidentale, est co-animée entre le SIAO29 (Service Intégré d’Accueil et d’Orientation du Finistère) et le CCAS de Quimper. Elle réunit des acteurs du logement, de l’insertion et de l’action sociale en traitant conjointement les questions liées à l’accompagnement social des ménages et celles liées au logement. Le périmètre d’intervention est le Pays de Cornouaille et Quimperlé Communauté afin de préserver les enjeux et l’équilibre territorial, et la coordination des acteurs.

La consolidation de cette commission s’inscrit dans une dynamique de territoire élargie à la Cornouaille et au pays de Quimperlé Communauté. L’objectif est de tisser du lien, renforcer les partenariats, de faire évoluer la CPCHL comme instance d’orientation et d’observatoire et d’engager des réflexions à long terme.
En 2022, cela représentait 26 commissions, environ 450 demandes traitées et en 2023, 25 commissions, environ 375 demandes traitées.

La création de l’équipe mobile Logement d’abord

L’équipe, composée d’une coordinatrice, d’une infirmière, d’un éducateur spécialisé et d’une conseillère en économie sociale et familiale, a pris ses fonctions au mois de février 2022. L’équipe est rattachée au Service Insertion par le Logement du CCAS et en lien étroit avec le Service Habitat de Quimper Bretagne Occidentale et la CPCHL.

Elle vise à terme la réduction du sans-abrisme et se traduit en quatre objectifs spécifiques :

  • Orienter rapidement les personnes vers un logement pérenne,
  • Accompagner les personnes pour se maintenir dans le logement,
  • Identifier et analyser les besoins des personnes en corrélation avec les différents dispositifs existants sur le territoire,
  • Contribuer à la dynamique de logement d’abord sur le territoire.

L’équipe de Quimper Bretagne Occidentale propose une approche pluridisciplinaire et coordonnée en intégrant les dimensions sociales et sanitaires, dans le but de renforcer et articuler l’accompagnement vers et dans le logement.

Les personnes concernées sont localisées sur le territoire de Quimper Bretagne Occidentale, en situation de rue, hébergées ou en risque de rupture logement et sont identifiées avec le besoin de bénéficier d'une démarche d'aller-vers et d'un accompagnement pluridisciplinaire.

Il peut s’agir de :

  • Personnes en situation de non-recours aux droits, ne se manifestant pas auprès des institutions et en situation d'isolement ou dans le déni de leur situation sociale/santé,
  • Personnes qui n’adhèrent pas à l’accompagnement social ou ayant bénéficié des dispositifs de droits communs : Accompagnement Social Lié au Logement, Inter Médiation Locative,
  • Personnes inscrites sur liste d’attente pour des dispositifs d’hébergement type Centre Hébergement et de Réinsertion Sociale, Allocation Logement Temporaire, résidence sociale,
  • Personnes en procédure d’expulsion/de logement classé péril imminent/insalubrité reconnues par le service habitat de Quimper Bretagne Occidentale, pour lesquelles les interventions sociales de droit commun n’ont pas été opérantes.

L’équipe mobile Logement d’abord développe la démarche « d’aller vers » et rompt avec l’idée de l’intervention sociale institutionnelle qui fonde le travail social par une logique de réponse par dispositifs. Il s’agit bien, en allant au-devant des personnes sans solution de logement ou en risque de rupture, d’établir le lien avec elle, d’évaluer et de répondre aux besoins nommés par la personne, en dépit des normes ou projections sociétales. Le développement du pouvoir d’agir des personnes résonne aussi comme valeur majeure de l’accompagnement.
Ainsi, l’accompagnement commence là où est la personne (à la rue, chez un tiers, dans un logement qu’elle doit quitter…) et se poursuit tant que la situation vis-à-vis du logement n’est pas stabilisée. Si l’accès au logement est une étape, la finalité est bien d’apporter toutes les sécurités nécessaires au maintien dans les lieux.

L’accompagnement mis en oeuvre se distingue par son individualisation, sa globalité, sa flexibilité et sa modularité. Il s’agit de s’adapter aux besoins, d’apporter un étayage éducatif, social, sanitaire… pour se recentrer progressivement sur les véritables enjeux que doivent résoudre les personnes accompagnées : être en capacité de bénéficier des droits du locataire et d’en respecter les devoirs à savoir : payer son loyer et ses charges, entretenir son logement pour veiller à la sécurité de soi et du voisinage, s’intégrer dans son environnement.

Depuis le début de son activité, ce sont près de 42 personnes qui ont été orientées via la CPCHL. Les travailleurs sociaux et acteurs locaux peuvent directement solliciter l’équipe. Une diversité de structures a interpellé l’équipe, avec une prédominance pour des situations accompagnées par le CCAS et le CDAS.
La majorité des personnes accompagnées sont allocataires du RSA. Une mixité est observée avec une proportion par genre légèrement favorable aux hommes. En 2023, on observe la présence de ménage avec enfants.
Sur les deux années d’activité, 9 personnes ont accédé à un logement du parc public, 3 personnes se sont maintenues dans leur logement et 7 personnes ont accédé à un logement d'un dispositif d'insertion (1 intermédiation locative, 3 allocation logement temporaire, 1 centre d’hébergement et de réinsertion sociale, 2 maison d’accueil d’accompagnement et d’entraide mutuelle).

En parallèle, dans une volonté d’ajustement et d’identification territorial du projet, dans le cadre de l’élaboration du projet et son articulation territoriale, des rencontres partenariales diversifiées continuent de se mettre en oeuvre.